J’ai rêvé que je faisais un concert.

 

J’avais mis ma plus belle veste, la noire et bleue, celle que je ne porte que sur scène, celle qui me fait croire que je suis Johnny Cash. J’étais au fond de la scène, je balayais le public du regard, puis je m’avançais vers le micro, comme dans mon propre biopic. Première chanson.

Début de la deuxième chanson, je me trompe dans les paroles. C’est bizarre, ça m’arrive jamais, normalement. Je me suis trompé, vraiment ? Ou c’était prévu comme ça ?

Fin de la deuxième chanson, mon portable vibre. Pourquoi je l’ai dans la poche ? D’habitude je le laisse dans la loge. J’écoute le message. C’est mon médecin, il me parle de mon âge. Tout le monde a entendu. Il va falloir que j’interrompe le concert pour m’expliquer. Ça tombe bien, j’ai des choses à dire. Ça me fait penser que j’ai pas répondu à mon frère sur la musique qu’il m’a écrite, que j’ai pas rappelé Christophe qui voulait qu’on se voie. Qu’elle a retrouvé mon numéro.

 

Il faudra pas que j’oublie de reprendre mon concert.

 

Après quelques chansons, j’enlève la veste bleue, elle me gratte. J’enlève la chemise, elle me serre. Je me retrouve en marcel blanc. C’est plus Johnny Cash, c’est qui ? C’est Brando, c’est Mercury ? C’est Olivier.

 

J’en ai, des choses à faire.

J’en ai, des choses à dire.

Des choses à chanter.

 

J’ai rêvé que je faisais un concert.